Un entretien avec le grand rabbin d’Israël Shlomo Amar

Son message à la communauté : être forte moralement

Le grand rabbin d’Israël, rav Shlomo Amar a fait le voyage à Paris pour participer à la “azkarah” à la mémoire du grand rabbin David Messas (zatsal) qui a été célébrée le jeudi 11 octobre, ainsi qu’à plusieurs évènements des Dix Jours du Consistoire qui ont débuté par la suite.
Au cours de ces rencontres, le grand rabbin d’Israël a rendu un hommage fervent à celui qui fut durant des décennies le grand rabbin de Paris. A l’occasion de ce voyage, le grand rabbin Shlomo Amar nous a reçu et a répondu aux questions d’Information juive.


Information Juive : Depuis quelques années, vous rendez visite aux communautés juives de notre pays, au point qu’elles vous sont devenues familières. Comment jugez-vous leur dévelop-pement aujourd’hui ? Quelle réflexion vous suggèrent-elles en général ?


Le grand rabbin Shlomo Amar : Mon sentiment est que la communauté juive française peut être citée comme exemple et comme modèle à bien des communautés juives à travers le monde. Il s’agit d’une communauté qui exprime volontiers son judaïsme ; elle est chaleu-reuse et manifeste un grand amour pour la Torah. De plus, elle a l’habitude d’accueillir avec enthousiasme les rabbins et les différents responsables représentants d’Israël.
J’ajoute que j’ai eu l’occasion de me rendre compte qu’elle est structurée  de manière efficace. Je pense en particulier au fait qu’elle possède de belles synagogues et des rabbins  dévoués.
Il y a un autre élément qui me frappe : les responsables de la communauté sont désormais des hommes craignant Dieu et pratiquants. Ils sont les uns et les autres résolus à se consacrer à l’éducation des enfants notamment dans la voie de la Torah. Je considère cela personnellement comme une des missions essentielles des communautés juives.
Selon un texte de la Guemara, des leaders qui sont droits et dévoués constituent un encouragement pour l’ensemble du peuple. 
J’apprécie beaucoup les rabbins qui sont en fonction chez vous. Quant aux présidents des communautés, ils ne m’inspirent que des sentiments  de satisfaction.
Je pense  en particulier au président du Consistoire, M. Joël Mergui. Voilà un homme plein de qualités humaines. J’ai eu à différentes reprises l’occasion de m’en apercevoir. Il est aimé du public et il anime à la perfection la vie juive. J’ai pu également me rendre compte que c’est un homme dévoué au bien de la communauté.

I.J. : Mais vous savez aussi que  l’assimilation est forte.


G.R.-S.A. : Vous abordez là la question la plus grave à laquelle est confrontée notre génération. J’oserais ajouter qu’elle est plus porteuse de danger que le terrorisme et que les guerres. Toutes celles qu’Israël a été obligée de mener à bien nous ont fait moins de mal que l’assimilation. A  chaque génération, elle nous prive d’une partie de notre peuple. Pensez aux dégâts qu’elle  produit au sein du judaïsme américain.
Cela fait mal au cœur et, selon moi, il n’existe pas contre ce fléau le moindre  médicament si ce n’est  l’éducation juive. En dehors de l’éducation, toutes les démarches sont condamnées à l’échec. 
Cette éducation doit se faire très tôt. Elle doit être assurée aux enfants de manière chaleureuse. Il faut transmettre à ces  enfants un judaïsme d’amour. 

I.J. : Vous voulez dire que nous aurions perdu la guerre contre l’assimilation ?


G.R.-S.A. : Pas du tout. Je dis seulement que la guerre victorieuse consiste aujourd’hui à allumer des bougies juives dans l’âme de nos enfants.

La suite dans le numéro d’Information Juive d’Octobre 2012…