Mémoire

etoile jaune

Zakhor lo tichka’h – Souviens-toi, n’oublie pas

La cérémonie du Yom HaShoah a été fixée pour l’ensemble du peuple juif, par le parlement israélien, la Knesset, au 27 Nissan.

Ce jour-là, un Kaddich s’élève à l’unisson de toutes les synagogues du monde pour ceux qui sont partis sans prière.


La mémoire de ce crime sans nom ne peut, ne doit, être effacée.

Parce que ces hommes et ces femmes réclament du haut du ciel qu’on leur restitue leur identité, qu’on évoque leur mémoire, qu’on récite leur nom, pour leur redonner une existence spirituelle.

Même si nous ne les avons pas connus, nous devons nous considérer comme leurs orphelins, ceux qui ont reçus la saint mission de perpétuer leur mémoire, de réciter un Kaddich en évoquant leur souvenir.

Ils n’ont pas eu de sépulture mais ils doivent continuer à vivre dans nos coeurs.

Comment commémorer le Yom Hashoah ?

Ils n’ont pas eu de sépulture mais ils doivent continuer à vivre dans nos coeurs.

veilleuse

A la maison

En allumant une veilleuse et en la laissant brûler pendant 24 heures, toute la durée du Yom HASHOAH, comme on le fait traditionnellement à l’anniversaire de la disparition d’un être cher. 

veilleuse

  A la synagogue

On allume six grandes bougies en souvenir des 6 millions des nôtres, assassinés uniquement parce qu’ils étaient juifs.

Le ministre officiant récite le El Malé Rahamim dédié à nos martyrs.

Moshe Haschel – El Malei Rachamim

Les personnes présentes récitent un Kaddich collectif. Dans certaines synagogues, on rappelle les noms des déportés de la Communauté.

Repères historiques

  • 30 janvier 1933
    Hitler, chef du parti nazi (national-socialiste) le plus important parti du Parlement, est nommé également Chancelier, Chef du gouvernement. Le 23 mars 1933, il obtient les grands pouvoirs.

  • 1er avril 1933
    Les persécutions contre les juifs commencent par une journée de boycottage des magasins juifs. Les juifs sont exclus de l’administration et des professions libérales.

  • 7 avril 1933
    La loi définit « Aryen », tout allemand dont deux parents et quatre grands-parents sont chrétiens et de race blanche. Tout fonctionnaire doit l’être, les juifs sont donc exclus.

  • Septembre 1935 – « Lois de Nuremberg« 
    Les juifs sont privés définitivement de leur citoyenneté allemande et de leurs droits civiques, avec toutes les conséquences qui en découlent. Les juifs sont considérés comme une « race » et une religion à part.

  • Du 9 au 10 novembre 1938
    En Allemagne et en Autriche éclate « la nuit de cristal« , destruction de milliers de synagogues, de maisons et de magasins appartenant à des juifs. Des dizaines de juifs sont assassinés, des milliers de juifs sont arrêtés et internés dans des camps de concentration.

  • 1er septembre 1939
    L’invasion de la Pologne place des millions de juifs sous la menace directe des nazis. Pour que les victimes ne puissent pas échapper à leurs bourreaux, Berlin instaure le port de l’étoile jaune dans toutes les régions envahies. En Pologne, les juifs sont parqués dans des ghettos sans nourriture, sans médicaments, sans hygiène. Partout les mesures sont appliquées par les nazis et leurs collaborateurs avec une brutalité inhumaine. Les victimes juives se compteront bientôt par centaines de milliers. Dans toutes les régions occupées sont adoptées des lois anti-juives. 
    Sous la direction d’Himmler, Chef suprême des SS et de la police, a été crée l’Office central de la sécurité du Reich (RSHA), dirigé par Heydrich. La RSHA comprend entre autres la Gestapo qui inclut un service spécial anti-juif, le IVB4, dirigé par Eichmann, qui sera la maître d’oeuvre de la « solution finale » de la question juive.

  • 21 septembre 1939
    Heydrich signe un document à l’attention des chefs « des départements spéciaux », il évoque un « but final » sans le préciser. Dans cette missive, il impose :

    – L’évacuation des juifs des territoires qui vont être rattachés au Reich et leur concentration dans des villes possédant une communication ferroviaire.

    – L’établissement d’un « Conseil des Juifs » (Judenrat) dans chaque agglomération.

    Des centaines de ghettos sont ainsi établis entre 1940 et 1941. La propagande nazie justifie cette réalité : « Les juifs portent des germes épidémiques, il faut les isoler« .
  • Le ghetto de Varsovie
    Au cours de deux périodes (avant et après le 16 novembre 1940, date de l’enfermement du ghetto), les allemands mettent en place contre la plus grande communauté juive d’Europe, un lent processus de destruction physique, psychique et intellectuelle par la faim, le froid, la maladie et la terreur omniprésente.

  • 3 octobre 1940
    La défaite des armées françaises face aux allemands en mai-juin 1940 entraîne l’accession au pouvoir du maréchal Pétain, qui signe l’armistice. Le nombre des juifs en France est estimé à 330 000. Pétain s’aligne spontanément sur l’Ordre Nouveau en Europe et le gouvernement de Pierre Laval adopte un statut des juifs qui les définit et les élimine de la fonction publique et des professions libérales.

  • 4 octobre 1940
    Une loi permet aux préfets d’interner arbitrairement les juifs étrangers.

  • 29 mars 1941
    Un Commissariat général au questions juives est confié au député antisémite, Xavier Vallat qui organise la ségrégation des juifs et la spoliation des biens juifs par leur « aryanisation ».

  • Fin juin 1941
    Avec l’invasion de l’Union Soviétique par les allemands, les massacrent de juifs se propagent, perpétrés par des commandos spéciaux de SS. Le nombre de victimes s’élèvera à plus de 1 400 000 personnes. A partir de l’anéantissement de la population juive de l’Union Soviétique, se renforce chez les dirigeants nazis, l’idée de la solution finale pour toute l’Europe.

  • 31 juillet 1941
    Heydrich reçoit l’ordre de planifier ‘la solution finale de la question juive » pour toute l’Europe sous domination allemande. Vilno, surnommée la « Jérusalem de Lituanie » en raison du nombre de ses érudits, est un exemple de ces premiers massacres. Des milliers de juifs sont exécutés, fusillés dans les fosses communes de Ponar, brûlés vifs dans les synagogues.

  • De l’été à l’hiver 1941
    Le 31 juillet, la lettre de Göering à Heydrich marque le début de l’élaboration bureaucratique du plan d’élimination qui doit rester secret. Les nazis commencent à mettre au point leur méthoded’extermination par le gaz. Dans les camps, des expérimentations médicales sont faites sur les prisonniers, notamment en matière de stérilisation.

  • Fin 1941 et 1942
    A Chelmno, en Pologne, de décembre 1941 à juin 1942, 100 000 juifs et 5 000 gitans sont assassinés, toujours selon la même méthode : 90 personnes enfermées dans un camion et asphyxiées par les gaz d’échappement. La déportation de Varsovie débute le 22 juillet : 350 000 personnes ont été emmenées à Treblinka.

  • 20 janvier 1942
    A la conférence de Wannsee dans la banlieue de Berlin, Heydrich présente le programme de la solution finale aux représentants de toutes les autorités du Reich qui doivent y participer.

  • 27 mars 1942
    Premier convoi de juifs de France vers Auschwitz. Dans la zone occupée, des milliers de juifs raflés à Paris le 14 mai, le 20 août et le 12 décembre 1941 ont rempli successivement les camps de Pithiviers et Beaune la Rolande dans le Loiret, de Drancy dans la banlieue nord de Paris, et de Compiègne dans l’Oise. Par la suite, Drancy deviendra le camp de départ le plus important (au total 63 000 juifs sur 75 000 déportés).

  • 7 juin 1942
    Port obligatoire de l’étoile jaune en zone occupée, décrété par les autorités allemandes.

  • 16 juillet 1942
    Dans l’agglomération parisienne, la police française rafle des milliers de familles juives : 3 000 hommes, 6 000 femmes et 4 000 enfants. Les enfants et leurs parents (8 000 au total) sont parqués au vélodrome d’hiver avant d’être dirigés sur les camps du Loiret. Là, les parents seront séparés de force de leurs enfants en bas-âge et déportés, tandis que les enfants seront déportés peu après avoir été amenés au camp de Drancy.
    Aucun d’eux ne reviendra.

  • 26 août 1942
    En zone libre, où il n’y a pas d’allemands, la police de Vichy mène une rafle de juifs, considérés comme apatrides. 10 000 d’entre eux, dont 500 enfants sont livrés aux nazis en zone occupée et déportés à leur tour.

  • 1942 – 1943
    Les massacres se multiplient en Europe de l’Est et du Sud-Est. Les déportations s’intensifient aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Tchécoslovaquie, en Grèce et en France.

  • 19 avril 1943
    L’organisation juive de combat déclenche le soulèvement du ghetto de Varsovie, le plus célèbre des nombreux actes de résistance juive à l’oppression nazie.

  • 15 mai 1944
    Les juifs de Hongrie sont déportés. Malgré leurs revers militaires, les nazis continuent, jusqu’au bout, d’acheminer les trains vers les camps.

  • 18 janvier 1945
    Les SS, aidés par des gardiens, entraînent les déportés dans une marche forcée, jour et nuit, sans manger, dans le froid : « la marche de la mort« .

  • A la fin de la guerre
    Le monde découvre l’horreur de la Shoah : 6 millions de juifs exterminés dans d’atroces souffrances, soit un tiers de la population juive mondiale.

    La Shoah fut la plus grande entreprise d’anéantissement industriel jamais conçue, avec ses méthodes scientifiques, son processus systématique de recherche de victimes, sa mise en place d’une organisation bureaucratique du crime, ses expérimentations médicales horribles.

    Le monde découvre ces camps d’internement, ces convois de déportés transportés dans des conditions inhumaines, dans des trains de marchandises ou des wagons à bestiaux vers les camps de concentration : Dachau, Struthof, Mathausen, Dora, Bergen Belsen, Ravensbrück, Buchenwald, Flossenberg, Sachsenhausen, Neuengamme…et aussi tous les camps d’extermination spécialement conçus pour détruire tous les juifs tombés entre les mains de l’Allemagne nazie.
    Ces noms qui ont sonné le glas de l’humanité : Auschwitz, Birkenau, Maïdanek, Treblinka, Chelmno, Sobibor, Belzec…
    Leur seule évocation éveille en nous un sentiment de révolte, car chaque instant du martyr de nos frères et soeurs est à jamais inscrit dans notre mémoire collective.

Ainsi ont péri assassinés des millions de juifs

sans sépulture, sans la moindre prière.

sculpture yad vachem

El Malé Ra’hamim

texte el malé rahamim

Traduction :

Dieu plein de miséricorde, Toi qui résides dans les hauteurs, accorde un repos éternel, sous les ailes de Ta providence, à l’instar des saints et des purs qui brillent et étincellent comme la lumière du firmament, aux six millions d’âmes d’Israël, aux déportés et exterminés pendant la Shoah, hommes, femmes, enfants, qui furent assassinés, brûlés, dans les camps de la mort, en particulier à :

Auschwitz-Birkenau, Belzec, Chelmno, Sobibor, Maïdanek, Treblinka, Stuthof, Dachau, Büchenwald, Mathausen

Par la prière exprimée par notre communauté pour l’élévation de leur âme, ô Père miséricordieux, recouvre-les des Tes ailes à jamais, que leur âme soit protégée dans le faisceau de vie éternelle, que l’Eternel soit leur héritage, que le souvenir de leur opprobre ne s’efface jamais, et que leur mérite se pose en permanence sur nous et sur tout Israël.

ô terre ne recouvre pas leur sang, que leurs cris restent vivants, qu’ils reposent en paix et qu’ils se relèvent à la fin des temps, et disons amen.


Lien utile : www.schafferpaul.com 
Consultez le site de Paul Schaffer, Chevalier de la légion d’honneur, Prix Zakhor Pour la Mémoire 2011 
Vous pourrez y parcourir quelques pages de son ouvrage « Le soleil voilé » et voir ses interventions videos en ligne.

brochure Shoah

L’Association Consistoriale Israélite de Paris, sous l’égide de la Commission Shoah et avec le précieux concours de Serge Klarsfeld, a édité une brochure intitulée « Rituel et réflexions pour la transmission de la Mémoire et la commémoration du Yom Ha Shoah » que vous pouvez vous procurer au Consistoire de Paris, 17 rue St Georges – 75009 Paris ou en la demandant par mail au Webmaster.