Hesped de M. Jean Kahn (zal) par le Grand Rabbin René Gutman

HESPED DE M. LE PRESIDENT JEAN KAHN
PAR M. LE GRAND RABBIN RENE GUTMAN

MARDI 19 AOÛT 2013 A 11H30
CIMETIERE ISRAELITE DE CRONENBOURG
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Le jour ne s’était pas levé que Jean KAHN rendait son âme dans l’apaisement, entouré de sa chère Nicole, de ses enfants, Daniel et François, de leurs épouses, Laurence et Lisa, et de ses petits-enfants, dont il était si fier, Nathan, Michaël et Ruben, Alexandra et Benjamin, vous tous, qui n’aviez de cesse jusqu’à son chevet d’hôpital, de lui prodiguer toute la douceur, l’attention et la tendresse, qui avaient depuis son accident vasculo-cérébral, tant nourri l’ardeur et la passion dont il fera preuve, jusqu’à son dernier souffle.

Certes ! Nous ne pouvions pas ne pas discerner sa souffrance de ne plus pouvoir exprimer, tout ce que sa conscience, toujours en éveil, voulait encore nous insuffler, nous transmettre, lui qui, très jeune encore, avait compris, qu’un grand destin l’attendait, et qui considérait, tout naturellement, que sa mission n’était pas encore achevée !

Tel YOSSEL de Rosheim, tel CERF BEER, Jean KAHN laissera l’image d’un grand shtadlan – dans une dimension certes plus politique, que l’Alsace ait jamais connu depuis des siècles ! « shtadlan », terme hébreu, que l’on peut traduire par intercesseur, médiateur, porte parole des communautés juives, et qui faisait l’intermédiaire entre elles, et le pouvoir en place, qui intercédait, afin de défendre le sort de populations juives, exilées, conscient qu’il était, de son rôle, là où les vicissitudes de l’Histoire avaient installé nos Communautés, et garant de leur dignité et de leur sécurité.

A ce souffle de l’Histoire juive, qui remonte de l’Alsace profonde, où sa famille vivait depuis trois siècles, et à cet esprit, et jusqu’aux temps nouveaux, Jean KAHN, de son nom hébreu « He’haver Chlomo ben Yaakov Hacohen », qui fut, à l’instar de ses illustres prédécesseurs, un visionnaire, n’a jamais cessé d’être admirablement fidèle !

La France le sait et en témoigne, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, par votre présence ici !

La France le sait, qui l’a reconnu comme l’une de ses plus hautes autorités morales, et qui lui confia la présidence de l’Observatoire de l’Union Européenne des phénomènes racistes et xénophobes à Vienne, l’honora, par la création d’un Prix Jean Kahn conféré aux associations luttant contre le racisme et la discrimination, et le nomma Président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme auprès du Premier Ministre !
Membre du Conseil Economique et Social, il appliquait en écho à la Prière pour la République son devoir de Juif et de Citoyen, fidèle à sa patrie.

Il suscitera ainsi, d’innombrables initiatives dans le cadre de ces mandats, tant pour le respect de la diversité, et des valeurs républicaines, que pour la sécurité de la Communauté juive.
Il réalisa en ce sens, le message biblique qui prescrit, dans la lecture que nous avions faites ce même Chabbath : « Ne fausse pas le droit de l’étranger ni celui de l’orphelin…. »
« Et tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte »

De fait, Jean KAHN, né à Strasbourg le 17 mai 1929, issu d’une vieille famille alsacienne comptant parmi elle, le Grand Rabbin Zadoc KAHN, avait choisi la carrière du barreau après avoir obtenu son doctorat et soutenu une thèse en Droit comparé à 20 ans, mais qui, en raison des circonstances du moment, intégrera l’entreprise familiale.

Engagé, très tôt, dans la Communauté juive de Strasbourg, c’est aux Eclaireurs Israélites qu’il acquit, comme il l’écrira plus tard, la volonté de participer à la vie juive, au militantisme et à l’amour d’Israël.
C’est en effet, dans le souvenir de la souffrance et de l’humiliation des persécutés parmi ses frères, qu’à l’initiative du Professeur André NEHER, au côté du Grand Rabbin HAZAN, il accueillera les Juifs rapatriés d’Afrique du Nord, lui qui avait encore connu l’expérience du déracinement et de l’exil dans la France de Vichy.

Parmi ses actions, on rappellera en particulier, la création en 1963 de l’Association sportive Menorah, et, au soir de sa vie, le projet et la construction du Centre Raphaël, dévolu aux enfants handicapés, et d’autres œuvres caritatives et éducatives encore, tant en France, qu’en Israël, en particulier à Jérusalem, où il contribua à la rénovation et à la réhabilitation de tout un quartier défavorisé. Comme dans le vaste projet de renaissance des Communautés juives de l’ex URSS en collaboration avec la Conférence des Rabbins européens, représentée ici par le Rabbin LEWIN, et son impulsion au côté de Mgr ELCHINGER pour créer à Strasbourg un dialogue inter religieux représenté ici par toutes les familles spirituelles d’Alsace.

Jean KAHN, qui était intervenu pour les Juifs d’URSS – on se souvient de l’accueil qui fut fait à Anatoly CHARANSKY après sa libération des geôles soviétiques – se préoccupera, aussi des Juifs d’Iran et de Syrie, mais aussi du sort d’une centaine de musulmans de l’ex Yougoslavie qu’il fera accueillir par l’Etat d’Israël.
Autant d’actions, en écho, à ce dire permanent, de la Bible « Zah’or, souviens-toi » et « Lô Tischkah, n’oublie pas ! ». Souvenir de la condition des étrangers et des esclaves en pays d’Egypte qui le rendait attentif, à la souffrance d’autrui.

Conscient aussi d’avoir à défendre un peuple, comme l’a écrit Emmanuel LEVINAS, qui est comme tous les peuples, peuple plus vieux, peut-être plus sceptique, plus chercheur que les autres, mais peuple, épris de bonheur et de paix, comme tous les autres peuples, mais qui, par une étrange destinée, s’expose à se retrouver, du jour au lendemain, et sans préavis, dans la désolation de son exil. Peuple exposé en pleine paix au propos antisémite. Jean KAHN était bien ce fils d’Israël, capable de percevoir, dans ce propos, un sifflement inaudible à l’oreille commune. C’est ce qui expliquera, qu’il ne fut pas toujours immédiatement compris, et qui justifiera l’obstination de son témoignage.

Et parce qu’il croyait que le combat du monde, dans lequel il s’était engagé, se déroulait, entre ceux qui veulent la liberté, et ceux qui y renoncent, il conduira une centaine d’élus français, pour voir, de visu, sous les skuds israéliens, la situation réelle de l’Etat d’Israël dans son existence toujours menacée, dans un Moyen-Orient en feu.

Docteur Honoris Causa de l’Université de Haïfa, il répètera son souhait, ardent, que le processus de paix puisse aboutir, entre Israéliens et Palestiniens, dans le respect strict de la sécurité d’Israël.
Personne n’a oublié la venue, sous la grande nef de la Synagogue de la Paix, de Madame Golda MEIR, et de Moshé DAYAN. Car en Jean KAHN, c’est une voix désintéressée et indépendante qu’on reconnaît, et qui incarnait, à tous les échelons de la Nation, une stature morale unique et immense à la fois. Il fut élevé au rang de Grand Officier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur, salué ce matin par le drapeau de la Société des Membres de la Légion d’Honneur, de Commandeur dans l’Ordre National du Mérite, et promu aux plus hautes décorations de la République Fédérale Allemande.
Car il avait foi en la France. Il vivait, il pensait et il agissait, à travers tous ses paysages !

Il fallait que ce qu’il vivait, ce qu’il pensait, et les actions qu’il menait fussent connus, autant que possible de l’Europe, non seulement par l’écho qui en retentissait, mais encore par la parole et par l’écrit, par sa présence physique, que ce soit au Camp d’Auschwitz Birkenau, comme à Thonon-les-Bains, où il fit ériger un mémorial dédié aux Justes des Nations, et sans jamais avoir cédé, aux équivoques, et aux ambiguités de l’Histoire.
Oui ! Que ce soit à la tête de la Communauté, du Consistoire du Bas-Rhin ou du Consistoire Central, du CRIF, du CJM ou du Congrès Juif européen, lorsque Jean KAHN parlait, le monde l’écoutait !

Quand Jean KAHN conseillait, il se faisait à tous les échelons de la Communauté, un travail mystérieux dans les esprits et les idées, non seulement dans le domaine cultuel, où on lui doit, entre autre, la construction du Mikwé communautaire, de la Synagogue de la Meinau, de la Synagogue Rambam, du centre de l’Esplanade, de l’Espace André Neher, mais aussi, je dirais, autant dans les esprits et les idées de droit et de liberté et de raison, sans compter sa générosité pour nos œuvres et institutions, telles la Fondation Eliza, l’ASJ et l’APAJ.
Sa vie, certes, ne se résume pas ici, mais il est significatif, à nos yeux, qu’il nous ait quitté, au lendemain du Chabbath où nous avons lu la péricope Ki Tetsé. Paracha qui commence par les mots : « quand tu iras au combat » et qui s’achève par « Souviens-toi ».

Combat et témoignage ! Ce sont, précisément, les deux mots clé qu’il avait choisi pour écrire ses deux livres : « L’obstination du témoignage » et « Combats pour les droits de l’homme ».
Deux livres, constitués par 18 chapitres, en hébreu « H’ay », qui symbolisent, effectivement, toute sa vie, toute sa raison d’être, tout ce qu’il a défendu devant les plus grands de ce monde ! Face au pape Jean-Paul II, lors de l’affaire du Carmel d’Auschwitz, face au pouvoir soviétique, dans sa lutte pour les prisonniers de Sion, et contre les idées du Front National à une période et dans une région alors marquée par la recrudescence d’actes antisémites, de profanations de nos cimetières et d’un vote inquiétant.

Mais redonnant aussi au Judaïsme français ses lettres de noblesse, à l’occasion du bicentenaire de l’Emancipation des Juifs de France, en présence du Président François Mitterrand ; célébrant le Sanhédrin à l’Elysée en s’adressant au Président Jacques CHIRAC ainsi : « il y a 200 ans, le Judaïsme français était à genoux – allusion à la médaille commémorative où figurait un Moïse pliant genoux devant Napoléon, aujourd’hui, ajoutait-il, nous sommes debout ! » Jacques CHIRAC, qui à la nouvelle de cette disparition a pu dire à Madame Jean KAHN, combien il était un ami très proche, pour qui, il avait confiance absolue, et affection.
Il y a quelques mois, il m’avait demandé de le rencontrer afin de me confier trois documents qu’il avait rédigés et qu’il avait tenu à me remettre personnellement. Trois écrits qui comptaient sans doute beaucoup pour lui, pour qu’il me demande, le jour où il quitterait ce monde, que je les mentionne, lors de ses obsèques.

L’un fut prononcé à l’occasion du centenaire de la Loi de 1905, dans l’illustre Académie des Sciences morales et politiques, sur le thème « dina de malh’outa dina », la loi du royaume fait loi, l’un de ses sujets de prédilection !
Le second fut prononcé à l’Ecole Militaire, et avait pour thème « la République et les Juifs ».
Le 3ème était dédié aux victimes juives du Struthof qui servirent aux expériences médicales des médecins nazis durant la guerre.
Là encore, combat et mémoire, combat et témoignage, pour le peuple juif, pour la France et pour l’humanité. Ces trois thèmes c’était tout lui !

Mais Jean KAHN, ce fut tout cela, et bien plus encore ! Parce qu’il fut d’abord, le fils unique de Jacques et Henriette KAHN, profondément attachés aux valeurs et aux traditions du Judaïsme, et aux valeurs de la République de rigueur, de droiture, de générosité et de fidélité aussi, pour la France, pour laquelle tomba au champ d’honneur, en septembre 1944, à Gravelotte, son beau-frère, le sous-lieutenant Francis WEILL, engagé dans les Forces Françaises de l’Intérieur.

Fidélité à la mémoire du Grand Rabbin Zadoc KAHN pour son adhésion aux idéaux de la Torah qui lui fera conféré le titre de H’aver par le Grand Rabbin Max WARSCHAWSKI de mémoire bénie, et respect indéfectible pour les Rabbins qu’il consultait, avant toute prise de décision impliquant la vie communautaire.
Engagement reconnu par tous, forçant l’admiration même de ceux qui, sans toujours partager ses idées, ne pouvaient cacher leur admiration pour le courage, l’imagination et la fierté d’un dirigeant, que la Communauté n’avait jamais encore connu !

Lui qui, sur le plan culturel, grâce à son carnet d’adresses, je devrais dire, ses carnets d’adresses, dont on se demandait comment il pouvait les déchiffrer tant ils étaient surchargés, lui donnant une impulsion inouïe.
Tradition familiale qu’il mit en lumière par un véritable « kidouch Hashèm » lorsque, pour rendre grâce à D. de l’avoir sauvé de son grave accident, il fait écrire un Sefer Torah, un rouleau de la Loi, qu’il inaugure à Strasbourg puis à Paris.

Il est juste, enfin, de saluer avec beaucoup de reconnaissance, son beau-frère Georges WEILL et son épouse Liliane, qui l’ont entouré avec tant de discrétion. Et tous ceux qui l’ont assisté médicalement toutes ces années, médecins et assistants de vie.

De même, tous ses collaborateurs qui lui ont toujours été fidèles.

Tous ses amis de par le monde – je pense à Elie WIESEL qu’il fit venir pour l’inauguration de l’Espace André Neher, tous ceux qu’il avait aimés, tous ceux qu’il avait accueillis dans cette Synagogue de la Paix à laquelle il était intimement attaché, comme à sa liturgie, et où il organisa des cérémonies prestigieuses, tel le 50ème anniversaire de la Libération de Strasbourg en présence de la Maréchale Leclerc.

Et que ce soit au Consistoire Central, ou à Strasbourg, avec tous ceux qui collaborèrent avec lui, et qui l’ont suivi dans son enthousiasme. Toutes les personnalités ici présentes, élus, acteurs de la vie publique et politique, représentants des corps constitués, représentants des cultes avec lesquels il a contribué, tant au niveau de la ville que de la Région, au vivre-ensemble si caractéristique à l’Alsace.

Et toujours, en agissant avec dévouement pour le bien commun, et donnant par là, l’exemple, en tant que Président, d’une des plus prestigieuses Communautés juives de France, comme d’une Communauté nationale, deuxième en Europe, par le nombre, mais unique en raison de son organisation consistoriale, système qui, depuis le Grand Rabbin David SINTZHEIM, Grand Rabbin de Strasbourg, devenu Grand Rabbin de France, inspire et éclaire, aujourd’hui encore, le Judaïsme européen tout entier par la valeur de ses dirigeants, à l’image de la France, qui n’est pas une Nation comme une autre, mais qui, lorsqu’elle est forte, et unie, inspire aussi l’Europe et la consolide.

Joel MERGUI, Président du Consistoire Central et qui a pu nous rejoindre ce matin alors qu’il rentrait précipitamment des Etats-Unis pour s’associer à votre peine, m’a informé qu’un hommage sera organisé prochainement au niveau national par le Consistoire tout entier endeuillé par cette perte irréparable.
C’était là encore, sa vision et la raison d’être de sa vocation au service du Judaïsme français et au service de la France ! C’était là, aussi le mérite qui sera à tout jamais rattaché à son nom, et dont j’ai été moi-même le témoin depuis qu’il m’avait accueilli et soutenu dans les fonctions que la Providence m’avait confié, mais que je n’aurai jamais pu assumer sans l’irrésistible confiance et assurance qu’il avait cru bon mettre en moi, et dont je ne serai jamais assez l’obligé !

Mais cette façon sans doute maladroite de lui exprimer, par ces mots ma gratitude de le remercier, c’est aussi une façon de le garder en mémoire et, en quelques sorte, de le confirmer dans son existence, en sorte qu’il restera toujours vivant dans nos cœurs, et dans nos pensées.

Ce discours, chère Famille, chers Amis, qui s’achève ici, et que j’ai écrit et réécrit pour tenter d’aller à l’essentiel, malgré l’étendue des renseignements et des documents que Daniel a bien voulu me confier, en essayant de contenir sur ces feuilles une vie hors du commun, ce discours, une main invisible me l’a dicté ! Cette main, ce fut celle de Nicole KAHN, Nicole que je n’ai pas encore cité, parce qu’elle était en vérité partout présente de façon inexprimable et indicible, dans chacun des mots, dans chacune des phrases, dans chaque accent de ce texte que je viens de prononcer et que j’ai construit en pensant à chaque instant à elle et à son abnégation infinie. Présence insaisissable, inexprimable et indicible dans notre langage qui se trouve, ici, confronté avec quelque chose qui défie notre entendement, et même notre imagination. Comment, en effet, appréhender et approcher ce qu’il en fut de cette sollicitude de tous les instants, qu’avec discrétion, qu’avec hauteur et sans jamais laisser paraître ni fatigue ni lassitude, Nicole a assumé avec le sourire aux lèvres depuis 15 ans ! Et qui fait que, tout ce que Jean a pu faire depuis, et dont nous n’avons rappelé que les principaux faits, il ne le fit qu’accompagné de vous dans une osmose qui complète l’extraordinaire image de ce couple que vous avez formé depuis votre mariage en 1955 et qui vous a permis de surmonter, dans les gestes les plus publics de la vie comme les plus pudiques, les écueils inévitables !

En cela, vous avez été la « Echet H’ail », la femme vaillante, qui, telle celle que nous célébrons chaque vendredi soir, « Va tissh’ak leyom ah’aron » peut enfin sourire, au lendemain d’une vie partagée d’une manière tellement admirable, entre la douceur de vivre, que vous lui avez assuré et l’inquiétude secrète que vous avez assumé grâce aussi, à l’exceptionnelle complicité partagée avec vos enfants et vos petits-enfants en particulier les soirs de fêtes qui vous rassemblaient tous à Strasbourg mais aussi chaque été sous le soleil de la Baule.
Leçon exceptionnelle de vie et d’amour, que nous retiendrons, acte spirituel par excellence, où vous étiez l’un pour l’autre, et qui restera inséparable de l’intelligence, du courage et de la conscience avec laquelle, à vos côtés Jean a construit sa vie !

Il entre ici dans le monde éternel, où nous en sommes convaincus, il continuera d’être le shtadlan, notre porte-parole, notre avocat, notre intercesseur auprès du Saint béni soit-Il pour protéger le peuple juif, Israël et nos Communautés, et d’où j’en suis sûr, il continuera, de là-haut, chaque Chabbath à bénir la France !