Roger Pinto victime des préjugés antisémites des banlieues, par Joël Mergui

Paris, le 10 septembre 2017

« Le Consistoire condamne le crime crapuleux aggravé du facteur d’antisémitisme commis vendredi dernier contre la personne et la famille de notre ami Roger Pinto, ancien vice-président du Consistoire de Paris, Président de l’association culturelle Siona qui lutte contre l’antisionisme et l’antisémitisme, mais aussi contre la pauvreté et en faveur de la francophonie en Israël.

Connu au-delà du cercle communautaire pour son militantisme engagé, Roger Pinto est installé depuis des années dans la banlieue parisienne où il est l’une des figures les plus actives de la communauté de Livry Gargan.

Détroussés, séquestrés, battus et menacés de mort par des individus sans scrupules préjugeant que, parce que juifs ils devaient avoir de l’argent, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été conduits à l’hôpital après avoir pu alerter la police et sont encore très choqués par la violence antisémite de leurs trois agresseurs qui semblaient parfaitement connaître leur identité.

Avec l’ensemble des membres du Consistoire, j’assure Roger Pinto et sa famille de notre soutien, notre institution se constituera au besoin partie civile pour que les auteurs de ce crime répondent du facteur aggravant d’antisémitisme, le Ministre de l’Intérieur m’ayant personnellement affirmé tout mettre en oeuvre pour retrouver au plus vite les agresseurs.

Je m’inquiète par ailleurs de la recrudescence des préjugés qui exposent dangereusement la communauté juive aux violences antisémites et il me semble plus que jamais nécessaire de renforcer la lutte contre les préjugés anti-juifs qui se développent dans certaines couches de la population.

Le départ des juifs de certaines grandes banlieues françaises est, à mes yeux, depuis quelques années, un indice inquiétant de la propagation de l’antisémitisme et un signal d’alarme fort du profond décalage qui sépare le discours du « vivre-ensemble » de la réalité quotidienne, puisque les juifs sont inexorablement conduits à devoir déménager pour garantir leur sécurité et celle de leurs familles. »