Grande mission du Consistoire en Israël
Mission accomplie pour la délégation consistoriale en Israël
Marquer tout à la fois les 70 ans d’Israël et les 210 ans du Consistoire, la saison croisée France-Israël et surtout rendre hommage aux Olim de France, tels étaient les objectifs que s’était fixés la mission du Consistoire organisée en Israël du 1er au 5 juillet en partenariat avec le KKL et le CCJ 94.
Composée d’administrateurs du Consistoire, de dirigeants communautaires et d’élus locaux, majoritairement du Val-de-Marne, la délégation dirigée par le président Joël Mergui entreprit de visiter (à marche forcée !) les lieux emblématiques de l’ « Altneuland » (vieux-nouveau pays) cher à Herzl.
Nord d’Israël :
- Rencontre avec le maire de Acco, Shim’on Lancry, mieux placé que quiconque pour évoquer les défis de la coexistence intercommunautaire au sein d’une ville moyenne composée de Juifs, de Musulmans, de Chrétiens, de Bahaï… qui vivent en parfaite harmonie grâce à une politique volontariste d’égalité absolue et de prise en compte des besoins des minorités (toutes représentées au Conseil municipal).
- Visite passionnante du village druze de Dalyat-Hacarmel, guidée par un « ancien » qui clamait haut et fort l’attachement et la fidélité de sa communauté à Israël, et couronnée par un déjeuner traditionnel avec une vue panoramique à couper le souffle sur la baie de Haïfa.
- Enfin la visite du Technion, institut polytechnique d’Israël vieux de 1 siècle, pôle d’excellence dans 13 disciplines scientifiques qui a produit des générations d’ingénieurs, d’architectes, de médecins, d’économistes, parmi lesquels 2 célèbres prix Nobel.
- La journée s’acheva par une conférence du journaliste Daniel Haïk sur un thème qui devait préparer le groupe à la visite de Jérusalem du lendemain : « Reconnaissance de Jérusalem : conséquences politiques et défis diplomatiques ».
Région de Jérusalem : hommage aux Olim de France
- Visite de Har ha-H’otsvim, cité du High-tech, où le groupe assista à une présentation des start-up ORCAM (issue de Mobileye) : systèmes d’assistance optique, et Six-Degrees : solutions numériques pour venir en aide aux infirmes et mutilés dans leurs gestes quotidiens.
- Accueil à la Knesset par la députée Nourit Koren, figure de proue de l’action sociale en Israël et représentante du lobby francophone à la Knesset, qui fit un exposé sur son activité parlementaire. Le groupe fut ensuite admis dans la réunion de la commission de l’Education où Joël Mergui fut invité à prendre la parole pour évoquer les difficultés de certains enfants de Olim à s’intégrer dans les différentes filières du système éducatif israélien.
- Il y eu une visite à Yad Vachem d’où les élus ressortirent profondément émus.
- Une rencontre avec des responsables de communautés francophones fut organisée par Joël Mergui. S’y côtoyaient à la tribune le grand rabbin d’Israël, Itzh’ak Yossef, et le ministre de l’intérieur, Arié Déry, en présence de plusieurs députés israéliens. Face à un auditoire nombreux et hyper motivé, Joël Mergui demanda une prise en considération de la spécificité de la Alya française, à l’équivalent de ce qui est fait pour les Aliyot américaine et russe, il a ainsi abordé plusieurs points parmi lesquels l’attribution de locaux adaptés pour créer des synagogues et des centres communautaires, les équivalences des diplômes universitaires français, pourtant parmi les plus cotés dans le monde, dont certains ne sont pas encore reconnus, des programmes pour les enfants et les jeunes, …. Les orateurs à la tribune se voulurent rassurants en insistant sur la qualité remarquable de la Aliya de France et sur la nécessité d’une meilleure organisation fédérative pour permettre à cette communauté de mieux peser dans le système politique israélien.
Encouragé par l’enthousiasme des dirigeants associatifs présents, Joël Mergui confirma son intention d’accompagner le rassemblement des forces vives du judaïsme francophone, en coordination avec les organismes déjà en place, notamment Qualita. Il informa également les participants de la toute récente décision de l’Assemblée Générale du Consistoire central de nommer Gladys Tibi et Daniel Haïk comme délégués de la communauté francophone en Israël.
- La journée dans la ville sainte s’acheva par une cérémonie conjointe Consistoire-Agence Juive en l’honneur de Natan Sharansky, président sortant de l’Agence Juive, devant un immense parterre de Olim de France. Joël Mergui, Shay Felber, directeur de l’Aliya mondiale, et Daniel Benhaïm, directeur de l’Agence Juive en France, rendirent de vibrants hommages au refuznik le plus célèbre, au militant légendaire de la libération des Juifs soviétiques et au défenseur infatigable de la cause de la Aliya à travers toute la diaspora. L’intéressé prit la parole pour rappeler brièvement et modestement les grandes étapes de son parcours hors normes depuis les geôles soviétiques jusqu’à la présidence de l’Agence Juive en passant par différents postes ministériels où il ne cessa de s’illustrer par son amour de Sion et son rêve de voir tous les Juifs du monde se rassembler dans la patrie ancestrale. Il a encouragé le développement des structures francophones, à l’instar des structures russes qui se sont avérées d’importants vecteurs d’accompagnement et d’intégration des nouveaux arrivants. Il conclut son propos en exprimant son admiration pour la qualité de la Aliya de France et sa confiance dans l’avenir de cette immigration.
- La délégation rencontra également la ministre de l’intégration, Sofa Landver, pour évoquer également avec elle l’intégration des Olim de France et la représentation des communautés francophones.
Sud d’Israël :
- Le mercredi matin fut consacré à la visite de IgouDan, le plus grand centre de traitement des eaux usées d’Israël (région de Dan (Tel-Aviv, Petah-Tikva, Ramat-Gan, Bat-Yam, Richon Létsion…) qui s’illustre par un taux de purification et de recyclage des eaux de 100%, soit, de très loin, le plus performant au monde. Époustouflée par le niveau de sophistication des installations de cette immense usine à ciel ouvert, la délégation exprima sa profonde admiration et fierté envers les responsables d’IgouDan.
- Cap ensuite vers les kibboutzim situés près de la frontière de Gaza (Saad, Bééri) où des responsables du KKL et de la sécurité du Conseil régional exposèrent la situation résultant des récents désordres provoqués par les « marches du retour » à l’instigation du Hamas : des milliers de dounam de terres agricoles détruites par les cerf-volants et ballons incendiaires. Outre les moyens de lutte contre les tirs de missiles et de mortiers, et les infiltrations terroristes, les visiteurs purent assister au déploiement des camions de pompiers en pleine action contre la vingtaine d’incendies quotidiens.
- Pour se remonter le moral, le groupe visita ensuite la pépinière du KKL de Guil’at où des millions de pousses s’apprêtent à remplacer leurs congénères végétales détruites par les incendies. Contraste flagrant entre ceux qui s’obstinent à détruire, et ceux qui consacrent toutes leurs forces à restaurer la vie.
Yafo :
La délégation acheva son périple par la réception que lui réserva l’ambassadrice de France, S.E. Hélène Le Gal, dans sa magnifique résidence privée de Yafo. La diplomate tint à rappeler l’ancienneté et l’excellence des relations entre la France et Israël. En matière de politique sécuritaire, elle rappela que les deux pays mènent le même combat contre un ennemi commun, le terrorisme, qui les a frappés durement. Sur les plans technologique et économique, elle souligna le développement phénoménal du secteur israélien des start-up au point que le président Macron a jugé bon de faire de la « Start-up nation » un modèle pour la France : « Quantité de sociétés du CAC40 investissent aujourd’hui en Israël, non pas pour ses débouchés commerciaux, plutôt restreints, mais pour son niveau de recherche et d’innovation. Pourquoi laisser les Américains racheter toutes les perles technologiques israéliennes ? La France doit rentrer dans le jeu, investir en Israël et instaurer des partenariats avec ces jeunes sociétés de haute technologie ». Elle mentionna également le nombre important de jumelages entre des villes des deux pays, ce qui démontre une volonté bipartite de créer entre eux des rapprochements humains et des ponts culturels dont « l’Année croisée France Israël 2018 », avec ses 250 évènements culturels de part et d’autre, illustre parfaitement cette volonté de démultiplier les échanges et de rapprocher les coeurs.
Le président Joël Mergui enchaîna en rappelant le souvenir des ambassadeurs qui ont précédé S.E. Hélène Le Gal à ce poste prestigieux et qui se sont beaucoup investis dans le renforcement des relations France-Israël. Il rendit hommage à son hôtesse pour sa parfaite connaissance des dossiers et l’attention qu’elle porte à tous les projets de coopération franco-israélienne. Il tint à rappeler les nombreuses initiatives qu’il avait prises lui-même, avant de prendre la présidence du Consistoire, pour favoriser les jumelages entre des villes et des structures homologues des deux pays. Il demanda à S.E Hélène Le Gal d’aider à lutter contre la désinformation en relayant auprès des autorités françaises ce qui se passe réellement en Israël. Il souligna également l’importance que revêt pour la communauté juive de France la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Et puis évoquant le passé tumultueux de la ville de Yafo, il ne put s’empêcher de rappeler la campagne de Napoléon qui, après la conquête de la ville se dirigea vers Acco où, selon certaines chroniques, germa dans son esprit, pour la première fois l’idée d’un Consistoire des Juifs de France.
Après une dernière visite guidée à travers les ruelles pittoresques de la plus vieille cité juive, les membres de la délégation achevèrent leur périple et reprirent l’avion pour Paris avec un réel sentiment d’enrichissement, de pleine satisfaction et de meilleure compréhension des réalités israéliennes, loin des clichés du prêt-à-penser médiatique qui leur est servi quotidiennement par les médias européens. Rien de tel qu’un contact direct, physique et affectif avec un pays pour en ressentir toutes les dimensions et en évaluer tous les enjeux avec justesse et équité.
On ne peut achever ce petit compte-rendu sans se féliciter de l’ambiance particulièrement amicale et bon-enfant qui régna entre les membres de la délégation, élus et responsables communautaires réunis, lesquels, une fois arrivés à Paris, eurent quelque mal à se séparer. Enfin tous nos remerciements au KKL et à ses divers intervenants pour la qualité de leur accueil, leur accompagnement professionnel et pour l’attention chaleureuse qu’ils ont témoignée envers chacun des participants.