L’affaire Vincent Lambert

Suite à un accident de la route survenu en 2008, Vincent Lambert vit dans un coma végétatif. Depuis maintenant 10 ans, la vie de Vincent devient une affaire qui défraye la chronique religieuse, politique et médiatique.

Dans les instances juridiques et dans les médias, sa famille se déchire ; entre les partisans pour le garder en vie et ceux qui veulent faire cesser ses traitements (hydratation et alimentation).

Il est important de souligner qu’en 2011 l’expertise médicale au Coma science groupe de Liège constate : « une perception de la douleur et des émotions préservée ».

Aujourd’hui, pour les médecins spécialisés, son état s’est dégradé, ils confirment « le caractère irréversible de ses lésions cérébrales « .

L’enjeu bioéthique est très sensible car il touche à la fois l’humain, l’éthique et le religieux. Il interroge sur la frontière qui distingue la vie de la mort.

Il me parait essentiel voire, primordial de rappeler quelques principes fondamentaux du judaïsme :


1 – L’homme a été créé à l’image de D.ieu

2 – La vie est un don de D.ieu

3 – La vie est sacrée, elle est indivisible, inquantifiable

4- Rien ne vaut la vie

5 – Si le rôle du médecin consiste à? soigner, il est au service de la vie, (Tout doit être mis en œuvre pour atténuer la souffrance)

6 – L’euthanasie (active)ne peut pas être une réponse thérapeutique et morale pour un être humain

7 Le judaïsme s’oppose fermement à tout acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable si l’espoir de guérir est nul et que la souffrance ne peut être évitée

8 – La famille et les proches du patient prieront, ils garderont espoir et le soutiendront par leur amour et leur présence.

En tout état de cause, il est fondamental d’apporter tout le soutien possible aux patients et à leur famille dans la douleur. Se servir d’un être dans l’épreuve du passage de la vie à la mort pour en faire l’otage d’un débat religieux, politique ou autres raisons ne témoigne pas d’un acte d’amour ou de compassion, il s’apparente davantage à une insouciance affective vis-à-vis de celui qui souffre afin de faire triompher ses intérêts et ses convictions.

 

Rabbin Mikaël Journo, Aumônier général israélite des hôpitaux de France