Premier Dîner du protestantisme français

Le 26 octobre avait lieu le premier dîner du protestantisme français organisé par le cercle Charles Gide et la Fédération française des Protestants (FPF) en présence du Président de la République Emmanuel Macron.

Cette soirée a réuni quelque 250 personnalités issues du monde protestant, mais aussi des représentants des autres cultes, parmi lesquels le Grand Rabbin de France Haïm Korsia et le Président du Consistoire de France, Elie Korchia.

Axé sur l’économie sociale et solidaire, ce dîner fut l’occasion d’un dialogue entre le Président et des acteurs de l’économie ou de l’associatif. Dans son adresse, le Président de la FPF, François Clavairoly a a mis l’accent sur la volonté d’entreprendre de protestants et insisté sur leur volonté de « rester attentifs aux détresses, aux injustices, aux dysfonctionnements », mais aussi aux souffrances liées à cette création de richesses, à ces transformations, et à l’accueil des étrangers, avant que le Président de la République ne prenne la parole.

Au cours de la séance de questions qui a suivi, le Grand Rabbin Korsia a interrogé le Président de la République sur la faisabilité de nommer Alfred Dreyfus capitaine à titre posthume. « Appartient-il au président de la République de faire de Dreyfus un général, aujourd’hui ? Ma réponse de principe serait non », a-t-il répondu. « Pour une première raison, qui serait d’éviter les ennuis. Pour une deuxième, plus profonde, qui est qu’on ouvrirait alors une possibilité au président de la République de restaurer ou dégrader quiconque en fonction des temps. (…) Mais la difficulté avec le cas Dreyfus, c’est que vous appuyez votre propos sur une réalité irréfutable qui est de reconstituer la carrière qu’on a suspendue », a-t-il ajouté. « Votre argument rend ce cas singulier, mais c’est sans doute l’institution militaire, dans un dialogue avec les représentants du peuple français, qui peut le faire, plus que le président comme une décision souveraine, comme un fait du prince. Je pense que ce serait inapproprié. Mais in pectore, il l’est, le chef des armées que je suis peut vous le dire », a conclu Emmanuel Macron.

© Alain Azria