Assemblée nationale : Président du Consistoire auditionné sur l’abattage rituel

Le Président du Consistoire Joël Mergui et le Président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), Anouar Kbibech ont été auditionnés ce jeudi 23 juin par la commission parlementaire d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français.

Après avoir rappelé le nombre d’incertitudes majeures qui pèsent sur la communauté juive, le Président du Consistoire a déclaré qu’il n’était pas possible pour les Juifs d’envisager sereinement l’avenir lorsque plane une menace sur l’alimentation casher : « je ne peux pas imaginer que la France, pays dans lequel vit la plus grande communauté juive et musulmane d’Europe, puisse prendre des dispositions revenant sur l’abattage rituel ».

Questionné sur la formation des chohatim (sacrificateurs), le Président a rappelé qu’ils étaient tous, depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, en possession du Certificat de compétence  » protection animale dans le cadre de leur mise à mort « . (pour plus d’information: cliquer ici).

Le Président de la commission, Olivier Falorni, a notamment interrogé le Président du Consistoire sur sa position quant à l’étiquetage des produits issus de l’abattage rituel. Rappelant de nombreuses études qui considèrent la chehita comme le mode d’abattage le moins douloureux pour les animaux, Joël Mergui a refusé, dans l’éventualité d’un tel étiquetage, que celui-ci s’applique de façon stigmatisante.

S’il s’agit réellement et légitimement de privilégier l’information la plus large et complète possible des consommateurs, il est auquel cas nécessaire, selon Joël Mergui, de mentionner également si la viande est ou non issue des ratés de l’étourdissement (chiffre qui s’élève à un minimum de 16% soit plusieurs millions de bêtes en souffrance), ou encore si les porcs ont été gazés ou et si par exemple, comme c’est l’usage dans la gastronomie française, les chapons ont été castrés « à vif » autrement dit sans anesthésie préalable ( plus d’un million et demi de bêtes par an sont concernées, sans compter le broyage de poussins mâles vivants).

Expliquant les techniques et les gestes spécifiques de la chehita, dont le but est de minimiser au maximum la souffrance animale qui représente un enjeu de l’alimentation casher depuis plusieurs millénaires, le Président du Consistoire a conclu ses propos en  émettant le souhait que la dérogation spécifique à l’abattage rituel puisse se transformer à l’avenir dans les textes et devenir un mode d’abattage légitime et non remis en cause : « Peut-être serait-ce un bel acte, a t-il souligné en parlant de la France, de donner l’exemple à l’Europe de ce qu’est le vivre ensemble ».

Voir la vidéo de l’audition