Audition à l’Assemblée nationale dans le cadre de révision des lois de bioéthique

 

Le mardi 30 octobre était organisée une table ronde à l’Assemblé nationale dans le cadre de la mission d’information sur la révision des lois de bioéthique.

Elle a réuni Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, le Pasteur François Clavairoly, Président de la Fédération protestante de France, Anouar Kbibech, Vice-Président du Conseil français du culte musulman et du Rabbin de Neuilly, Michaël Azoulay, conseiller aux affaires sociétales du Grand Rabbin de France.

Après avoir rappelé l’importance de solliciter l’opinion des religions sur ce sujet et remercié les parlementaires de leur accorder audience, le Rabbin Azoulay a évoqué les « tendances » du droit hébraïque en matière de bioéthique, précisant que le judaïsme, conscient d’un monde inachevé et imparfait, prônait la perfectibilité de celui-ci par l’Homme, et ce, notamment grâce aux progrès scientifiques.

 

Michaël Azoulay s’est longuement exprimé sur la valeur infinie de la vie humaine, sans jamais mésestimer la qualité de celle-ci (devoir d’atténuer, de soulager ou d’éviter la souffrance). En découle ainsi l’opposition du judaïsme à l’euthanasie, au suicide assisté, mais également à l’acharnement thérapeutique (« obstination déraisonnable »).

Il a réaffirmé la générale acceptation des recherches susceptibles de faire progresser la médecine, dont celles sur le développement embryonnaire et les cellules souches ainsi qu’aux techniques d’ingénierie génomique.

Le Rabbin Azoulay est également revenu sur la procréation médicalement assistée. Sensible au désir d’enfant, le judaïsme y est favorable ainsi qu’à l’autoconservation ovocytaire, mais pas en dehors du mariage. Toutefois, au regard de l’évolution de la société sur la définition du couple, les principes du droit hébraïque demeurent inchangés. Ainsi en va-t-il par exemple de l’insistance sur la clarté de la filiation paternelle et/ou maternelle des enfants issus d’IA ou de FIV, avec dans l’idéal, un recours aux seuls gamètes du couple. Ceci s’oppose donc à l’actuel droit français fondé sur l’anonymat des donneurs.

Les échanges avec les parlementaires ont duré plus de trois heures, alors que seules deux heures avaient été prévus à l’agenda, signe s’il en est, de la qualité d’écoute et de l’accueil réservé aux représentants religieux.