La structure consistoriale chargée de « réarmer » spirituellement les petites communautés isolées, grâce à de jeunes bénévoles enthousiastes, ne cesse de se renouveler et d’innover. Revue de détail :
La Hazac a été créée en 2008 dans le cadre du Consistoire à l’initiative du président Joël Mergui. Elle dépêche une quinzaine d’équipes de bénévoles, composées chacune de quatre à six jeunes venus de grandes communautés (franciliennes pour la plupart), dans les petites villes provinciales où les Juifs sont peu nombreux et/ou peu organisés, sans services cultuels pérennes. Tout au long de l’année, ces équipes se déplacent pour shabbat ou à l’occasion d’une fête et assurent les offices, apportent de la nourriture, cuisinent, animent des cours de Torah, organisent des animations pour jeunes et moins jeunes… Un « service civique » à visée religieuse et culturelle qui rapproche les uns des autres et permet aux plus « éloignés » de renouer avec leurs racines à travers la France. Le rabbin Mevorah Zerbib, du 18ème arrondissement de la capitale, forme les volontaires au kodech (beaucoup d’entre eux sont déjà érudits en la matière), à la liturgie, puisqu’il est lui-même hazan, et à la prise de parole en public – gage de responsabilités à venir. Car parmi les jeunes de la Hazac, certains appartiendront sans doute à l’encadrement du judaïsme hexagonal de demain. C’est ce qu’espère son directeur, le rav Menahem Engelberg.
Le renouvellement est constant car les intéressés sont généralement étudiants et quittent l’association pour d’autres aventures communautaires après leur mariage… ou réalisent leur alya.
« Dix ans après, nous en sommes à la troisième génération ! », s’exclame Mevorah Zerbib avec une pointe de fierté bien légitime.
En 2016-2017, de nouvelles communautés ont été visitées : Beauvais, Châlons-en-Champagne, Verdun… Des projets de shabbat pleins sont à l’étude avec Fontainebleau ou Nîmes. Un carnet de chants est en voie d’élaboration, tout comme des CD qui seront offerts aux bénévoles pour la première fois. Ils contiendront des prières, airs sacrés et les aideront à mieux assimiler ce qu’ils réciteront partout où ils se rendront dès cette année.
Lors de l’année communautaire écoulée, Menahem Engelberg et Mevorah Zerbib ont aussi conçu un concours de hazanout, qui s’est déroulé en mars dernier, et un voyage en Israël : une semaine entièrement consacrée à la formation. Vingt-cinq participants, garçons et filles, ont vécu en « immersion totale », du 6 au 13 août, accueillis et logés à Jérusalem par le mouvement de jeunesse francophone Da’at Menah’em, avec le soutien de l’Organisation Sioniste Mondiale (OSM). Des excursions à caractère historique et spirituel, des rencontres – par exemple avec l’ancien grand rabbin de France, René-Samuel Sirat, résidant désormais en Israël – et surtout des enseignements suivis avec assiduité… sans oublier l’animation des offices (à tour de rôle) : les estivants studieux étaient ravis et Menahem Engelberg compte réitérer l’expérience l’année prochaine.
Dernière innovation notable : la Hazac propose à présent aux petites communautés un accès facile et direct à des pièces de boucherie et vins casher surveillés par le Beth Din de Paris au prix plancher, sans frais de transport. Condition : centraliser les commandes auprès du fournisseur, l’entreprise André Krief. Chaque famille réserve les produits souhaités sur Internet, puis la communauté concernée définit un point de livraison collectif – en principe la synagogue, si elle existe. Les clients sont informés ensuite de la date et de l’heure où ils pourront réceptionner leurs colis.
Renseignements au 01 75 77 83 10