Colloque à Tours  » De Nostra Aetate au dialogue interreligieux »

Le 24 novembre, le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia et l’archevêque Mgr Bernard-Nicolas Aubertin ont célébré à Tours les 50 ans de Nostra Aetate. L’organisation d’un colloque a permis un échange à plusieurs voix, rien de plus naturel avec un thème célébrant le rapprochement entre Juifs et Catholiques.


Toute la journée, une vingtaine de conférenciers parmi lesquels une majorité de rabbins et de prêtres, entourés par des journalistes et des chercheurs, se sont succédés devant 350 à 400 personnes, dont de nombreux élus, pour évoquer l’évolution des relations entre Juifs et Chrétiens depuis un demi-siècle.


Lors des préparatifs de cette journée, un texte précisant le cadre du colloque fut rédigé par le Grand Rabbin Haïm Korsia et par l’archevêque Mgr Aubertin. Intitulé « 50 ans après Nostra Aetate est venu le temps de la fraternité » il retrace l’histoire des relations entre Juifs et Catholiques.


Ouvrant les travaux, le Grand Rabbin de France a salué « le temps de la fraternité » qui règne entre les deux religions, laissant loin derrière nous celui « du mépris ». Parmi les orateurs, Mgr Beau, Evêque auxiliaire de Paris a rappelé l’importance des liens qui unissent les Juifs et l’Etat d’Israël. Mgr Defois, Evêque émérite de Reims, a évoqué rapidement « le temps du mépris », pour insister davantage sur « le temps de l’estime » qui s’élabore, à l’intérieur de l’Eglise après la Shoah, provoquant chez de nombreux catholiques, une prise de conscience.


Pour autant le temps du mépris n’a pas été pas éludé. Il a été rappelé, combien l’antisémitisme demeurait vif en France, à la fin du dix-neuvième siècle, de l’affaire Dreyfus aux années 1950, comme la culpabilité des Français de confession catholique.


D’où l’importance du concile de Vatican II et la déclaration de Nostra Aetate, du 28 octobre 1965, qui insistent, sur «  l’importance du Patrimoine commun entre Juifs et Chrétiens ».


De nombreux orateurs ont tenu à rappeler le rôle essentiel, exercé par les papes Jean XXIII, Jean-Paul II et Benoit XVI, dans « l’enseignement de la fraternité entre les hommes fondement essentiel de la Torah et des Evangiles ». Richard Prasquier, ancien président du CRIF, a rappelé les liens qui existent entre l’antisémitisme et l’antisionisme. Il fallait donc aller plus loin dans le combat contre ces fléaux.


La construction et l’évolution du dialogue judéo-chrétien sont analysées à plusieurs reprises. Pour aboutir à un constat : aujourd’hui, il en résulte une situation inattendue, des relations judéo-chrétiennes. Jamais les liens entre Juifs et Chrétiens n’avaient connu une pareille proximité. Nous avons là, le plus bel hommage rendu à Nostra Aetate.