Commémoration de la rafle des Juifs de Tunisie

Le Grand Rabbin de France a participé à la commémoration de la rafle des Juifs de Tunisie au Mémorial de la Shoah, le 7 décembre dernier, organisée comme tous les ans par la Société d’histoire des Juifs de Tunisie, présidée par Claude Nataf,  au moment même où se tenait un grand rassemblement à Créteil pour dire non au racisme et à l’antisémitisme. Anne-Marie Boubli, administratrice du Consistoire, représentait le Président du Consistoire, Joël Mergui.

« Ce qui fait l’horreur du crime, ce n’est pas seulement le nombre de victimes, c’est l’indifférenciation dans laquelle le colonel SS Walter Rauff a fait enlever sans discernement jeunes et vieux, femmes et enfants. Et ce n’est qu’à la qualité des liens de confiance que le Rabbin Moïse Borgel avait su nouer avec la population musulmane que l’on doit que le tribut à payer par notre communauté n’ait pas été plus lourd encore », a déclaré le Grand Rabbin Haïm Korsia.

Il a par ailleurs rappelé l’importance du devoir de mémoire. « Se souvenir, rappeler à tous l’horreur et les abîmes dans lesquels tombent nos sociétés quand elles se laissent guider par la xénophobie, l’antisémitisme, la peur ou la haine de l’autre. Nous devons le rappeler et nous le ferons, pour éviter que ne ressurgissent, comme nous pouvons malheureusement le craindre de nos jours, ces vieux démons » a souligné le Grand Rabbin, évoquant alors l’agression dramatique de la semaine passée à Créteil et la nécessité d’éduquer nos jeunes, citoyens de demain : « c’est de l’avenir qu’il s’agit. Les Juifs de France comme toutes les autres communautés qui composent la communauté nationale n’ont qu’un but : vivre sereinement leur religion, mettre en œuvre les valeurs qui la fondent, dialoguer en confiance avec les autres cultes, les autres composantes de notre société et les autorités de notre Pays »

« En hébreu, la France se dit ‘Tsarfat’, c’est-à-dire ‘le creuset’, nous espérons qu’elle demeure ce lieu où se mêlent les apports venus d’horizons divers pour constituer un beau pays de culture et de paix », a conclu le Grand Rabbin.