Dialogue interreligieux avec le Dalaï-Lama

En voyage en France, le Dalaï-Lama a rencontré le 14 septembre les responsables de culte en France pour un débat intitulé « le dialogue interreligieux au service du respect et de la tolérance » au collège des Bernardins. Aux côtés du dalaï-lama se trouvaient le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, accompagné de son conseiller spécial, le Rabbin Moché Lewin, l’Archevêque de Paris, André Vingt-Trois, le Pasteur François Clavairoly, Anouar Kbibech, Président du CFCM, le Métropolite Emmanuel et Olvier Wang-Genh, Président de l’Union bouddhiste de France.

Pendant plus de deux heures, les autorités religieuses ont échangé après que le Dalaï-Lama ait plaidé en introduction pour une meilleure connaissance entre croyants face à la peur et au terrorisme. « Nous, êtres humains, avons tous en nous l’essence de la compassion (…) mais nous créons des problèmes à cause de la peur, de la colère et de la frustration », a déclaré le chef spirituel tibétain. Il a par ailleurs rappelé son souhait de promouvoir « l’harmonie si indispensable des religions ».


« Le dialogue interreligieux est la base même des relations entre les hommes voulues par Dieu », a déclaré le Grand Rabbin de France, saluant ainsi l’initiative d’une telle rencontre, avant de poursuivre : « Il ne s’agit pas de faire du syncrétisme, mais c’est parce que nous sommes différents que nous pouvons faire de l’unité, qui est l’inverse de l’uniformité. On le doit à la laïcité qui nous permet d’être dans l’équité et non pas en compétition ». Le Grand Rabbin a conclu son propos en citant le psaume «  Qu’il est bon et agréable que des frères résident ensemble » et remis symboliquement en cadeau une kippa au Dalaï-Lama, tandis que ce dernier lui remettait une étole blanche.


Anouar Kbibech a plaidé pour la « fraternité, mot magique car ayant à la fois une valeur religieuse et laïque », soulignant la nécessité d’une « fraternité entre croyants et dans l’humanité ». Le Cardinal André Vingt-Trois, s’est quant à lui réjoui de cette rencontre, tandis qu’Olivier Wang-Genh a mis en exergue, au-delà des différences, la source de toutes les religions, à savoir le silence, invitant alors la salle à observer 60 secondes d’un silence partagé dans la joie. Le Rabbin Moché Lewin a conclu cette table ronde en citant un psaume (85 ;11): « L’amour et la fidélité se donnent la main, la paix et la justice s’embrassent ».