Chaque année au mois de décembre, les Eclaireuses Eclaireurs Israélites de France (EEIF) organisent un stage de formation d’une semaine à destination de leurs cadres. Plus de 250 animateurs du mouvement se sont donc réunis à Jambville, autour cette année d’un thème aussi profond qu’actuel « Ani ve Ata » (le Je et le Tu).
Pendant 2 jours, les 22 et 23 décembre, ils se sont replongés dans l’ambiance de l’Ecole d’Orsay, dont nous fêterons en 2016 les 70 ans de la création. Véritable vivier de renouveau de la pensée juive, autour de Jacob Gordin et Manitou notamment, ainsi que formidable pépinière de cadres communautaires des années 50 à 80, l’école d’Orsay a pris cette année le visage de très nombreux intervenants (Alexandre Jardin, Yona Ghertman, Gérard Zyzek, Yaël Hassan, Claude Riveline, CoExister, Mira Niculescu, Nina Maarek, Valérie Davis-Allouche, Jean Pisanté, Julien Darmon, Stéphanie Klein, Muriel Bloch, Philippe Bouccara, etc…) qui, dans des domaines variés, sont intervenus auprès de petits groupes d’animateurs afin d’élever leur compétence pédagogique et leur capacité de transmission.
C’est dans cet esprit pionnier et enthousiaste, que ces jeunes de 17 à 23 ans ont reçu la visite du Grand Rabbin de France Haïm Korsia qui, tant par la clarté de son exposé que par la diversité des sujets abordés a fait grande impression sur les animateurs réunis pour l’occasion en plénière. Après un discours introductif, centré sur la question de l’alterité dans le judaïsme, où le Grand Rabbin de France fit l’éloge à la fois de la diversité, de la différence mais aussi de l’indispensable « friction talmudique » pour progresser vers une meilleure compréhension du message divin, un échange très fécond s’instaura entre les animateurs et Haïm Korsia.
Des sujets très divers y furent abordés: la place des Juifs dans la société française, l’évolution de la laïcité et de sa nécessaire présence pour l’épanouissement des Juifs, les problèmes concrets relatifs aux examens Chabbat (et l’annonce par le Grand Rabbin de la probable fin prochaine du zéro éliminatoire), la place d’Israël au sein du judaïsme français et beaucoup d’autres au sein d’un échange vivant, non dénué d’humour et très apprécié par tous les participants.
Le Grand Rabbin de France a conclu cet échange en remerciant les EEIF et tout particulièrement Karen Alalli pour avoir été systématiquement présents lors des offices organisés après les terribles événements de 2015 à la synagogue de la Victoire et pour l’avoir chaque fois associé au traditionnel « Chant du Soir » qui lui a permis, selon ses mots, « de trouver une forme d’apaisement.