Inauguration du monument à la mémoire d’Alfred Dreyfus à Mulhouse

Le 9 octobre a été inauguré le monument à la mémoire du Capitaine Alfred Dreyfus à Mulhouse en présence de très nombreuses personnalités parmi lesquelles le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, le Président de la Cour de Cassation, Bertrand Louvel, le Maire de Mulhouse, Jean Rottner, des autorités civiles et religieuses et de près de trois-cents mulhousiens. Cet événement constituait le point d’orgue de « l’année Dreyfus » décidée par le Maire de Mulhouse à l’occasion du 110e anniversaire de la réhabilitation. C’était aussi le jour anniversaire du capitaine, né à Mulhouse le 9 octobre 1859. Sa statue regarde désormais en direction de la rue de la Sinne, à quelques pas de la maison où il a vécu une partie de son enfance.

 

« Cette façon de le montrer est essentielle, il a été toujours debout et il a toujours gardé quelque chose qui nous manque terriblement aujourd’hui dans la société, il avait une confiance absolue dans la France »  a déclaré le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, indiquant que cette statue était une invitation à s’élever.


Soulignant l’universalité du combat du Capitaine Dreyfus pour la justice et la liberté et contre toutes les formes de racisme, le Maire Jean Rottner a quant à lui parlé d’une chance pour Mulhouse, ville ouverte et cosmopolite.

 

« De l’accusation portée contre Dreyfus, rien ne reste debout ». Le premier Président de la Cour de Cassation, Bertrand Louvel, a cité un extrait du fameux arrêté du 12 juillet 1906 qui réhabilita le capitaine, avant d’insister sur « le rôle déterminant de magistrats qui ont fait honneur à leur serment » , en commençant par son prédécesseur, le Mulhousien Louis Loew. « C’est une victoire pour le droit et la justice mais le calvaire fut long pour le capitaine, 12 années d’un long chemin judiciaire […] Il a fallu le courage de magistrats qui ont laissé la raison d’État à la porte du palais […] Il n’existe de justice que si les magistrats sont préservés de l’influence des politiques, des médias, des idéologies partisanes ».