Strasbourg : une cérémonie digne et marquante

Mardi soir, le Consistoire Israélite du Bas-Rhin organisait, à la Grande Synagogue de la Paix, à Strasbourg, une cérémonie en hommage aux victimes des attentats de la semaine précédente. Devant un millier de personnes, et en présence de nombreuses personnalités politiques, religieuses et civiles, cette cérémonie restera marquante. Extraits des interventions.

Stéphane BOUILLON (Préfet de la Région Alsace)

« L’espoir existe encore, et nous l’avons vu à Strasbourg, en France et dans le monde entier, dimanche. Près de 4 millions de défenseurs de la liberté et de la fraternité sont descendus dans les rues. »
« Les ennemis de la République, nos ennemis, sont depuis cette semaine minoritaires et plus isolés que jamais. Ils n’ont pas disparu, mais ils ont échoué. Ils voulaient nous terrorisés, ils nous ont mobilisés. »
« A nous, Etat et citoyens, de construire l’après. La feuille de route est claire, chacun est à sa mission : Etat, Education Nationale, les associations, les religions et chaque citoyen. »
« Des mesures fortes ont été annoncées pour lutter contre le terrorisme, à nous de les mettre en oeuvre tous ensemble. »
« La marche est encore longue. Nous devons guider notre peuple vers le respect, la tolérance et la liberté. »

 

Philippe Richert (Président de la Région Alsace)

« Pour réciter le Kaddish, il faut être au moins 10 hommes. Selon le Talmud, c’est en étant ensemble, rassembler dans une véritable fraternité humaine que nous pouvons passer au-dessus du deuil et de la peine. Il y a une infinie sagesse dans le Talmud. Seul, on ne peut rien faire. C’est dans le rassemblement que l’on peut avancer. »
« Dix-sept compatriotes ont été assassinés parce qu’ils étaient journalistes, parce qu’ils étaient policiers, et parce qu’ils étaient juifs. »
« Charles Péguy disait : « Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient qu’ils aiment D.ieu »« 
« La République est debout aujourd’hui, dans le deuil et l’émotion oui, mais par la volonté aussi de mettre un terme au terrorisme. »
« Nous avons tourné la page trop vite des tueries de Montauban et de Toulouse car nous n’avons pas voulu y croire. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus faire comme si rien ne s’était passé. »
« La France n’est pas la France sans le judaïsme. L’Alsace n’est pas l’Alsace sans les juifs qui lui ont apporté tant pour forger son caractère, sa culture et son âme. »
« Nous n’avons pas le droit de céder du terrain. Nous n’avons pas peur car nous croyons en la République et en la France. Nous devons défendre la liberté tous ensemble, dans une unité des esprits et des coeurs, et nous le ferons avec les musulmans de France notamment. »

 

Yves LE TALLEC (Conseiller Départemental)

« Pour Hanouka et l’hommage rendu à Jean Kahn, je disais qu’il nous avait laissé un héritage qu’il nous appartenait de faire vivre, à savoir la tolérance, l’ouverture à l’autre, la liberté de conscience, la liberté d’expression, le droit à la différence et l’Etat de droit. »
« Notre ennemi commun, c’est l’islam radical, les extrémismes, et non l’islam ! »
« Les juifs font partie intégrante du peuple français et de la France. Nous avons une vie et un passé communs. »
« Nous ne pouvons plus tolérer que des actes ou des propos antisémites soient impunis, aujourd’hui. »

 

Alain FONTANEL (1er adjoint au Maire de Strasbourg)

« C’est un assassinat de citoyens français qui, comme souvent, trop souvent, avaient pour seul tort d’être juifs. »
« Après la terreur, nous avons assisté à un élan de solidarité sans précédent depuis la Libération qui nous a galvanisés. Mais aujourd’hui, plus rien ne peut plus être comme avant. A nous de nous employer pour que cet élan ne reste pas lettre morte. »
« Nous devons regarder en face cette nouvelle forme de guerre, la nommer et la combattre. Nous ne sommes pas dupes, le D.ieu dont ces fanatiques se réclament n’est pas celui de l’islam. »
« Il faut désormais être sans concession. Les compromis finissent dans des bains de sang, comme ces derniers jours. Laisser dire, c’est laisser faire. Être spectateur sans rien faire, dans nos rues ou sur Internet, de propos antisémites, c’est favoriser des actes futurs plus graves. »
« C’est pourquoi, avec Roland Ries, Maire de Strasbourg, et Robert Herrmann, Président de l’Eurométropole, nous ne souhaitons pas recevoir, à Strasbourg, ce faux humoriste qui se complaît dans l’antisémitisme. Cela est impossible dans la capitale des Droits de l’Homme après ce que l’on vient de vivre ! »
« Il faut dire et redire, avec le Premier Ministre, que la France sans les juifs n’est pas la France ! »