Il y avait du monde hier rue Brunneval pour honorer la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français ainsi que celle des « Justes » de France. L’ensemble de la communauté juive, élus de la ville et du Conseil général, représentants des associations de déportés et d’anciens combattants, porte-drapeaux étaient réunis à la synagogue pour se souvenir et honorer la mémoire de ces hommes, femmes et enfants, morts « parce qu’ils étaient juifs ».
« A Troyes, une cinquantaine de personnes ont été raflées en juillet et août 1942 », confie William Gozlan, co-Président de la communauté et Président du Centre culturel Rachi.Cette année, la communauté tzigane a rejoint les rangs. La réalisatrice, Anne Pitoun, auteur du documentaire « Pologne » – retraçant le voyage inédit qui réunit les communautés juives et tsiganes de Auschwitz-Birkenau à Treblinka – était également présente. Si la cérémonie a honoré la mémoire des victimes, elle n’en a pas pour autant oublié la mémoire de « ces hommes et femmes qui ont risqué leur vie en cachant ou en aidant des Juifs ». Ceux que l’on appelle les « Justes parmi les Nations ». Dans l’Aube, ils sont une vingtaine dontWilliam Gozlan a énuméré les noms. Comme l’a bien souligné le discours de Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, lu par le sous-Préfet Olivier Marmion « ils sont sans doute davantage puisque nombre d’entre eux sont restés des anonymes. »
Ailleurs en Aube, comme à Saint-Parres-aux-Tertres, porte-drapeaux, élus, jeunes élus et quelques habitants se réunissent devant le monument aux morts pour honorer la mémoire des victimes de crimes racistes et de ceux qui ont risqué leur vie pour les sauver. « Il faut dire qu’une de nos habitantes Jeanne Roth Didash était mariée à un juif. De 1940 à 1944, elle a protégé des amis juifs ainsi que des enfants », a rappelé Colette Rota, Maire de la commune qui tient à ce qu’on n’oublie pas le courage et l’engagement de ces personnes.