Visite du Président du Consistoire en Moselle

 

A l’invitation du Consistoire de Moselle et de la communauté juive de Metz, le Président du Consistoire, Joël Mergui,  s’est rendu en Moselle du 17 au 19 janvier.

Il a participé aux offices de chabat avec les fidèles de la communauté, avant de se rendre à Glatigny le dimanche matin pour inaugurer la plaque commémorative rendant hommage à Raphaël Lévy, 344 ans après sa condamnation à mort en 1670 à Metz, pour le meurtre d’un garçonnet du village. Il a été réhabilité en présence du Maire du village, Victor Stallone, du préfet de Moselle et de ses descendants.

« Aujourd’hui, nous repartons à zéro, nous sommes réconciliés, nous reprenons des relations normales avec la communauté juive », a réagi avec satisfaction le Maire. « Glatigny était maudite depuis cette époque en raison d’un arrêté moral pris par la communauté israélite » a-t-il ajouté.

Henry Schumann, en charge du patrimoine au sein du Consistoire de Moselle, a qualifié cet hommage de « grand moment de réconciliation républicaine ». Le village avait depuis 1670 été déclaré « gessaert » (maudit) interdisant à tout juif d’y passer la nuit, une interdiction qui était encore respectée de nos jours. « Depuis cette époque il n’y a jamais eu aucun juif à Glatigny », a-t-il expliqué. La réhabilitation de Raphaël Levy permet désormais aux juifs de se rendre à nouveau dans le village.

« La réconciliation n’a pas été facile. Aujourd’hui nous avons levé symboliquement cet interdit. Nous avons tourné une page », a réagi Henry Schumann soulignant avoir entamé les premières recherches historiques sur cet homme il y a quatre ans. Le nom de Raphaël Levy avait été quasiment oublié de la mémoire du village, a souligné le Maire. « En fin de compte, ce qui nous a séparés nous a réconciliés », a commenté l’élu.

Dans l’après-midi, le Président du Consistoire a pris part à un rassemblement républicain, Place de la Préfecture (Metz), pour honorer, d’un dépôt de gerbe, la mémoire des victimes de la barbarie nazie, une heure à peine avant que ne se joue dans la ville le nouveau « spectacle » de Dieudonné, à l’appel de la LICRA Moselle, présidée par William Schuman, et des associations antiracistes, en présence du Maire, Dominique Gros, des députés Marie-Jo Zimmerman et Denis Jacquat, du Sénateur François Grosdidier et de la députée européenne, Nathalie Griesbeck.

Dans son allocution, le Grand Rabbin de Metz et de Moselle, a déclaré : « S’il n’est pas comparable à celui des années 1930, le climat actuel est malsain. J’espère un sursaut citoyen ».


Le Président, Joël Mergui, a rappelé « que les discours négationnistes et antisémites n’ont pas droit de cité dans une République. Il faut la détermination relayée par les hommes de religion, les maires, l’éducation nationale mais aussi les citoyens. Si les juifs sont des spécialistes de l’humour, Dieudonné, on le sait, n’est que propagande », a-t-il conclu.

Rassemblement